• La Petite Bergère

     

     

     



    Si elle pouvait s’endormir et se souvenir
    Du temps passé, de ses belles et jeunes années
    Ce temps où elle écoutait de longues soirées
    Son père parler de sa petite bergère.
    Pour lui, sa tendre femme l’a quitté hier
    Il l’évoquait toujours au présent sans mentir.

    Il la voyait comme si elle n’était pas morte :
    Cécile est encore à ses côtés sous l’auvent
    Sa bergère riait des oiseaux effrontés
    Qui picoraient le pain tout près de la porte
    Et dans les jupes de Cécile d’auparavant.
    Qu’elle était jolie, la bergère, comme sa fille l’est.

    Sa fille se souvient encore des paroles du père
    Il disait qu’elle était le portrait de sa mère
    Quand elle portait la belle longue robe verte
    Comme le champ d’herbes et la douce prairie
    Cachée ainsi par toute cette couleur verte
    Elle semblait être elle-même cette prairie.

    De cette prairie est ainsi née leur chère fille
    Et quoi de plus normal pour la fille d’une bergère.
    Tous aimaient la bergère jolie et sage
    Ils l’ont tous conservés dans leurs coeurs réunis.
    Tout le monde adorait leur petite bergère
    Son mari est le seul à voir son visage.

    Elle avait respiré la vie à pleins poumons
    Elle aimait recevoir, inviter tout le monde
    Le soleil, les animaux ou le forgeron
    Auprès d’elle chacun trouvait son petit bonheur
    Elle les rendait heureux leur bergère blonde
    Puis ils partaient, la laissant seule avec son coeur.

    Son coeur l’a aimée et l’aimera pour toujours
    Il a trop pensé que rien ne finirait
    Tout avait fini, la jeune femme est partie
    Elle est partie dormir dans une éternité
    Que lui refuse, si longtemps après, son mari
    Que la vieillesse engourdit un peu chaque jour

    Si elle pouvait s’endormir et se souvenir
    Du temps passé, de ses belles et jeunes années
    Ce temps où elle écoutait de longues soirées
    Son père parler de sa petite bergère
    Pour lui, sa tendre femme l’a quitté hier
    Il l’évoquait toujours au présent sans mentir.

    Il ne reste de la bergère que sa douce fille
    Et les souvenirs de ses lointains jeux d’enfant.
    Il tenta de construire un semblant de famille
    Cécile fût toujours là, avec lui, au présent.
    Sa fille se réveille, charmée par ses souvenirs...
    La vie est trop courte elle n’aurait pas dû grandir.

     

     

     Poème inspiré du livre de Roger BORDIER "La Grande Vie"

     

     

     

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